Journal de Bangkok /1

Publié le par Chris


Je suis assis sur un banc du Parc Lumphini, à Bangkok. Il est 10h du matin et les enfants jouent dans un playground disposé dans un grand bac à sable. Sandrine est à l’école de massage de Wat Pho où elle suit une formation d’une semaine. Il est déjà tard et malgré la chaleur montante, des Thaï se prêtent encore à des exercices physiques sur les nombreux ateliers disséminés tout autour du jardin public. Devant moi, se dresse un énorme ficus dont les racines plongent, rectilignes, vers leur terre d’accueil. Au delà du ficus, un flic en uniforme kaki, installé sur un banc, lutte contre le poids de sa tête qui dodeline et vient contrarier les premières tentatives d’assoupissement. Un peu plus loin sur ma droite, à l’ombre d’une couverture végétale, une aire de musculation exhale l’odeur âcre de la sueur et quelques types, torses nus, s’exercent à soulever des disques en fonte. On est à deux pas du Thaïe boxing stadium et le visage anguleux de ces gars, aux pommettes saillantes, rehaussé d’une coupe en brosse d’un noir de geai, impressionne bien davantage que les énormes Australiens tatoués et gonflés que l’on croise habituellement aux abords de Khao San Road...

 

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Et puis comme toujours, le bruit de fond de la circulation, infernale à Bangkok. Saïgon, c’était l’enfer du scooter, ici, c’est la dictature de l’automobile et nous pauvres piétons, devons constamment nous prosterner devant son autorité. Bangkok pourrait être vraiment agréable, ce mélange de modernisme et de traditions, le contraste de ces petites maisons tranquilles posées à deux pas d’une tour gigantesque, les berges cosy de la Chao Praya et des canaux qui quadrillent la partie la plus ancienne de la cité, l’animation de Chinatown, le sourire des Thaïs… Mais le trafic et les énormes artères qui lui sont dédiées, les boulevards circulaires, les embouteillages monstres, la pollution et le bruit assourdissant viennent considérablement ternir le tableau. Dommage, un jour peut être…


Good bye Viet Nam


Nous avons donc quitté le Vietnam depuis 5 jours, presque avec soulagement. Ce fût sans conteste la plus grande déception du voyage à la fois sur le plan environnemental, mais je n’y reviendrai pas (j’ai, de façon un peu présomptueuse et inutile, rédigé une chronique ici) mais aussi sur le plan humain. Malgré quelques rencontres enrichissantes avec des gens d’une extrême gentillesse, il y a trop de tentatives d’arnaque et parfois de mépris pour conclure à un accueil chaleureux en général. C'est à la longue épuisant de s’assurer que l’on ne se fait pas avoir et comme la méfiance finit par s’installer dans les relations, il est probable que l’on offre une image qui se reflète comme dans un miroir chez nos interlocuteurs, ne faisant qu’aggraver les choses. Encore ce dernier jour sur Cat Ba, où je me suis assuré à plusieurs reprises que le bus nous déposerait bien près du centre ville de Hanoi en acceptant de payer davantage pour ce service, pour finalement être débarqués à plusieurs km de notre destination, au milieu de rabatteurs collant comme de la glu. Personne pour nous proposer un coup de mains, mais des sourires moqueurs ou des taxis aux propositions largement surévaluées.  Ce que l’on peut supporter facilement quand on est seul peut en outre s’avérer extrêmement pénible avec 3 enfants ;-)

Ce fût cependant un mois instructif et dépaysant, malgré les désagréments de ce type.



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Nous avons donc troqué le froid et la grisaille humide d’Hanoi pour la chaleur de Bangkok. Les Thaïs sont fidèles à leur réputation. Ici, les gens se mettent en quatre lorsqu’on prend un bus et se chargent d’alerter le chauffeur de notre destination, en le lui rappelant dès qu’ils descendent du véhicule. Ce sont des petits mots bienveillants « faites attention dans cette rue à la circulation avec vos enfants » ou des attitudes altruistes comme ces personnes qui nous accompagnent jusqu’à l’endroit recherché. En Thaïlande, en général, les habitants sont résolument aimables et serviables.


Voilà, il est près de midi, une heure et demi pour rédiger ce message, qu’est ce que je suis laborieux... J’ai tellement de choses à raconter que tout finit par s’agglutiner près de la sortie et ne s’écoule qu’au compte gouttes au moment de la rédaction, à l’image des embouteillages de Bangkok. Nous allons tenter de trouver un étal de rue pour déjeuner puis je vais laisser les enfants travailler à la guest house afin de me rendre à Chinatown, histoire de voir ce que le Père Noël est en mesure de rapporter… 

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